Parution : 17/01/2012 Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome 342
Rome : École française de Rome, 2011
343 p., ill. n/b
ISBN : 978-2-7283-0875-0
La question de l’existence réelle d’un plan canonique de la maison étrusque et romaine, qui ne soit pas une pure projection moderne, divise aujourd’hui encore très largement le monde savant. L’idée que nous en avons est pourtant solidement ancrée dans l’historiographie et dans l’archéologie, en tant que produit d’une double « invention » : d’abord, dans la première moitié du VIe siècle av. J.-C., celle d’une aristocratie étrusque alors au faîte de sa puissance ; bien plus tard, dans le troisième quart du XIXe siècle, celle du savant allemand Johannes Adolf Overbeck, qui parvint à en redécouvrir les éléments essentiels à partir des planimétries récurrentes des maisons pompéiennes. Le dossier archéologique et littéraire, avec ses lacunes, permet de penser que ce plan répond à un certain nombre de prescriptions détaillées, inspirées par les préceptes de l’etrusca disciplina, en fonction d’exigences qui étaient alors celles des classes dirigeantes étrusques, et que Rome sut adapter par la suite à ses propres besoins. Exclusivement attesté dans la péninsule italienne, le plan canonique y témoigne, sur quelque six siècles, d’une extraordinaire résilience : seule la diffusion du péristyle, à partir du début du IIe siècle av. J.-C., parvint à en venir à bout, en générant des modifications irréversibles de parcours et de répartition des espaces qui aboutirent à sa disparition à peu près complète au tout début de l’Empire.
Vincent Jolivet, archéologue, ancien membre de l’École française de Rome, est directeur de recherche au CNRS.
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