Sous la direction de
Parution : 18/04/2006 Collection de l’École française de Rome 357
Rome : École française de Rome, 2006
526 p.
ISBN : 2-7283-0751-2
L’habitude de la vengeance est souvent venue discréditer les sociétés du haut Moyen Âge, comme une preuve de leur sauvagerie, dans les livres modernes d’histoire. Ainsi en occident la période d’éclipse du droit romain au bénéfice de pratiques vindicatives (400-1200) passe-t-elle pour sanglante et barbare. Pourtant la pensée historique l’a parfois abordée avec moins de préventions, dès le XIXe siècle, en Allemagne notamment. Aujourd’hui l’apport décisif de l’anthropologie de la faide africaine, fondée en 1930 par E. E. Evans-Pritchard, redonne aux Barbares et aux Féodaux la pleine stature de leur humanité, apte à la réflexion et au calcul autant et plus qu’à la pulsion, alternant du moins le pardon avec la cruauté, polémiquant beaucoup à travers les mots et les récits. Les études réunies dans ce volume considèrent donc, soit des systèmes vindicatoires dans leur ensemble, comme dans l’Islande des sagas ou la Francie mérovingienne, soit des éléments vindicatoires dans des systèmes plus complexes, de l’Angleterre à l’Espagne et jusqu’à Rome. Les réflexions historiographiques y côtoient des récits de cas ou des tableaux de la compétition faidale dans des contextes historiques variés. Elles suggèrent souvent que la vengeance et la forme qu’elle prend sont moins déterminés par une obligation stricte que par certains choix de stratégie et de justification, de construction narrative après coup. Elles abordent aussi, de plain pied avec le reste, les vengeances imaginaires de Dieu et des saints et certaines justifications bibliques de la guerre juste. Ce recueil voudrait familiariser le public continental avec tout un courant anglo-saxon, dont plusieurs représentants majeurs sont ici traduits en français, tout en indiquant des points en débat et des enquêtes à poursuivre.
Sous la direction de
Dominique Barthélémy, membre de l’Institut, est spécialiste du Moyen Âge central.
François Bougard, ancien directeur des études médiévales à l’École française de Rome (1997-2004) et professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université Paris Nanterre (2004-2020), est directeur de l’Institut de recherche et d’histoire des textes.
Régine Le Jan est professeure émérite d’histoire, civilisation, archéologie et art des mondes anciens et médiévaux à l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne.
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