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Annick Peters-Custot

Les Grecs de l’Italie méridionale post-byzantine (IXe-XIVe siècle) 

Une acculturation en douceur

Parution : 08/07/2009 Collection de l’École française de Rome 420 Rome : École française de Rome, 2009
739 p., ill. n/b
ISBN : 978-2-7283-0854-5

84,00
  • Disponible

L’Italie méridionale occupe, avec sa voisine la Sicile, une place particulière dans l’histoire de la Méditerranée et de l’Occident au Moyen Âge, parce qu’elle a hébergé des dominations et des populations de langue, de religion, de droit et de culture très divers qui y ont laissé des traces sensibles jusqu’à nos jours. Elle représente, de ce fait, un des creusets majeurs de l’espace méditerranéen où l’Orient et l’Occident sont en contact constant. C’est ainsi que la présence byzantine et l’immigration de populations grecques venues de Sicile ont imposé, dès le IXe siècle, un hellénisme solidement ancré au sein de communautés homogènes, et qui pourtant va s’affaiblissant au cours du Moyen Âge. Des lectures historiques fort répandues veulent voir, dans la domination normande, puis souabe sur l’Italie méridionale entre le XIe et le XIIIe siècle, un moment de latinisation et de « recatholicisation » forcées, voire brutales, des populations italo-grecques qui y ont perdu la culture, la langue, le droit, le rite religieux qui leur venaient de Byzance.
Cet ouvrage reprend la question de l’acculturation des Italo-Grecs en combinant approche anthropologique et méthode historique. Il montre en particulier ce qu’est, pour les souverains de Sicile, l’altérité italo-grecque : une différence qui est en soi indifférente, mais qui peut être prise soit comme un levier politique, soit comme un obstacle à la normalisation de l’État. L’instrumentalisation politique du culturel apparaît comme un élément clef de cette construction étatique originale qu’est le Regnum Siciliae. De son côté, la papauté manifeste avec les Grecs d’Italie, de rite oriental et intégrés dans le giron romain à la fin du XIe siècle - où ils constituent une magnifique vitrine pontificale mise au service des tentatives d’Union des Églises - sa conception de l’altérité dans le christianisme. On en retiendra un aperçu des complexes conceptions médiévales de l’identité culturelle, ainsi que des motivations et rouages, tout aussi complexes, des processus d’acculturation.

Annick Peters-Custot

Annick Peters-Custot, professeure d’histoire du Moyen Âge à l’université de Nantes, est spécialiste de l’Italie méridionale byzantine, normande et souabe et du monachisme byzantin en Italie.

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