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Sous la direction de

Monique Bourin, François Menant, John Drendel

Les disettes dans la conjoncture de 1300
en Méditerranée occidentale

Parution : 16/11/2011 Collection de l’École française de Rome 450 Rome : École française de Rome, 2011
438 p.
ISBN : 978-2-7283-0903-0

70,00
  • Disponible

Aujourd’hui, le réchauffement climatique menace, sinon la terre toute entière, du moins certaines régions ; des populations africaines risquent de mourir d’inanition. Autour de 1300, c’est l’Europe qui souffrait d’un changement climatique l’entrée dans le petit âge glaciaire et que frappaient des disettes répétées. Le parallèle donne une singulière et triste actualité à l’étude de ces années.

Pendant quelques décennies, les médiévistes les ont perçues à travers le modèle malthusien d’un monde affamé par une démographie galopante, un monde qui, en l’absence de progrès techniques, ne parvenait plus à produire assez pour se nourrir. Malgré d’évidentes différences entre l’Europe du Nord et du Sud, le modèle élaboré à partir de sources anglaises fut étendu à toute l’Europe.

Un groupe international d’historiens spécialistes des régions méditerranéennes a repris la question, sensible aux spécificités de l’agriculture et de l’alimentation méridionales. Les révisions entamées par les historiens de l’Angleterre et les études récentes des économistes les y poussaient aussi. C’est une histoire très différente qui s’est révélée.

En fait, les disettes sont loin d’avoir disparu aux XIIe et XIIIe siècles ; c’est une documentation d’un nouveau type qui les fait surgir avec violence après 1300. Plus encore, malgré de fortes nuances régionales, les disettes sont liées, bien évidemment à de mauvaises récoltes, mais surtout à une urbanisation très rapide et à la mise en place, bénéfique et douloureuse à la fois, d’un intense marché des céréales. L’approvisionnement des grandes « métropoles » industrieuses de la Méditerranée est désormais sans cesse sur le fil du rasoir. L’attention qu’y apportent les gouvernements urbains, inquiets des risques d’émeutes, ne parvient pas à contrer les effets des guerres et le jeu dangereux des élites et des princes qui autorisent ou interdisent les exportations selon leur intérêt : risques et limites d’une ancienne « globalisation ».


Sous la direction de

Monique Bourin

Monique Bourin est professeure émérite à l’université de Paris 1-Panthéon Sorbonne.

François Menant

François Menant (1948-2022), ancien membre de l’École française de Rome, fut chargé puis directeur de recherche au CNRS, avant de rejoindre l’École normale supérieure de la rue d’Ulm comme professeur, puis directeur du département d’histoire.

John Drendel

John Drendel est professeur associé au département d’histoire de l’université du Québec à Montréal.

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